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Le SAGE Blavet et les cours d’eau
Les cours d’eau en quelques chiffres
Le cours principal du Blavet est très artificialisé, il mesure 149 km dont 87 km canalisés, 4 km ennoyés par l’étang de Kerné-Uhel et 7 km par le lac de Guerlédan ainsi que 15 km inclus dans la partie estuarienne.
Le bassin versant est traversé par le canal de Nantes à Brest dont 38 km sont constitués par des canaux de jonctions entre bassins versants (14 km entre le Blavet et le bassin de la Vilaine, 24 km entre le Blavet et le bassin de l’Aulne).
Les nombreuses écluses constituent des obstacles à la circulation des poissons. De plus, le barrage de Guerlédan est un obstacle infranchissable pour les espèces de poissons amphialines (poissons dont une partie du cycle biologique s’effectue en mer et une autre partie en rivière).
Les affluents du Blavet
De façon schématique, on peut diviser le bassin versant en deux entités hydrologiques différentes :
- La rive gauche du Blavet. Située sur un substrat schisteux et caractérisée par des étiages fréquents et sévères. C’est sur cette zone que les dégradations morphologiques des cours d’eau liées à l’agriculture sont les plus marquées.
- La rive droite du Blavet et le Haut Blavet (amont du plan d’eau de Kerné-Uhel). Située sur un substrat granitique, elle présente des étiages moins marqués.
Aspects piscicoles et continuité écologique
Le bassin versant du Blavet présente un potentiel d’accueil intéressant pour les migrateurs amphialins que sont le saumon, l’anguille, la lamproie marine et l’alose. Par ailleurs, le brochet est une espèce emblématique du cours principal du Blavet. Les barrages-écluses et centrales hydroélectriques du Blavet canalisé représentent une succession d’obstacles sur l’axe de migration principal. Le barrage de Guerlédan constitue, lui, un verrou infranchissable qui empêche l’accès des grands migrateurs à la quasi-totalité de la partie costarmoricaine du bassin versant. Une multitude d’obstacles plus ou moins pénalisants sont aussi répertoriés sur les affluents du Blavet.
Pour améliorer les conditions de circulation piscicole, des aménagements restent à réaliser. Au 1er janvier 2020, seuls 2,2 % des ouvrages classés en liste 2 étaient conformes (source : Observatoire des poissons migrateurs en Bretagne).
La carte ci-contre indique les ouvrages prioritaires du PLAGEPOMI (Plan de Gestion des Poissons Migrateurs).
Pour plus d’informations, télécharger le tableau de bord.
Plusieurs classements réglementaires relatifs aux espèces piscicoles et à la continuité écologique concernent le bassin dont :
- Les réservoirs biologiques qui sont des cours d’eau ou parties de cours d’eau ou canaux qui comprennent une ou plusieurs zones de reproduction ou d’habitat d’espèces aquatiques et qui jouent le rôle de pépinière, de « fournisseur » d’espèces susceptibles de coloniser une zone appauvrie du fait d’aménagements et d’usages divers ;
- Le classement dit « liste 2 » qui imposait, pour 2018, et pour les ouvrages concernés (seuils, moulins, écluses…), la mise en œuvre de mesures correctrices de leurs impacts sur la continuité écologique ;
- La ZAP anguille (zone prioritaire d’actions) dans laquelle les ouvrages devaient être traités pour 2015 pour devenir franchissables à la montaison comme à la dévalaison. La délimitation de cette zone est le résultat d’une analyse traduisant le meilleur rapport coût/efficacité d’un possible aménagement vis-à-vis de l’anguille.
Qualité biologique et hydromorphologique des cours d’eau
Plusieurs indicateurs permettent de décrire l’état biologique et hydromorphologique des cours d’eau. Parmi ceux-ci, l’indice macro-invertébré (IBGN), l’indice macrophyte (IBMR), l’indice poisson (IPR) et l’indice diatomées (IBD). L’état biologique global fait la synthèse des 4 indices. Les données disponibles depuis 2007 montrent une variabilité importante des résultats selon les années. Au regard des seuils de la Directive Cadre sur l’Eau, en moyenne sur la période 2007-2018, 22% des stations sont en très bon état, 36 % en bon état, 32,5% en état moyen, 8,5 en mauvais état et 1 % en très mauvais état. Les stations de l’Evel et du Blavet à Languidic présentent de façon récurrente des classements mauvais à très mauvais.
Dans le cadre de l’état des lieux du SDAGE 2016-2021 des masses d’eau ont été identifiées à enjeux hydromorphologie si elles présentaient un IPR 2011-2013 médiocre ou mauvais et/ou une pression morphologique forte. 8 masses d’eau sont concernées sur le bassin du Blavet (cf. carte ci-contre).
A une échelle plus locale, des données sur l’état des cours d’eau ont été collectées à l’occasion de la mise en œuvre des contrats territoriaux milieux aquatiques. Les diagnostics ont été réalisés selon la méthode Réseau d’Evaluation des Habitas qui étudie les milieux aquatiques selon 6 compartiments : débit, continuité, ligne d’eau, lit majeur, berges/ripisylve, lit mineur. En 2011, lors de la réalisation de l’état des lieux dans le cadre de la révision du SAGE Blavet, sur la base de ces données, un état fonctionnel des cours d’eau avait été établi. A cette échelle, d’autres masses d’eau, notamment en Côtes d’Armor, montraient une pression sur l’hydromorphologie (cf. carte ci-contre).
Les dispositions du SAGE
L’objectif 3.2 du PAGD du SAGE comporte des dispositions qui concernent notamment :
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1. La connaissance des cours d’eau. Des inventaires ont été réalisés à l’échelle communale sur l’ensemble du bassin. Des mises à jour ponctuelles de ces inventaires sont aussi réalisées par les services de l’État et les services du SAGE. Sur la base des données de ces inventaires, il ressort que le bassin versant du Blavet comporte environ 3500 km de cours d’eau, soit une moyenne de 1,6 km de cours d’eau par km2 de surface à l’échelle du bassin versant.
Cette densité de cours d’eau est hétérogène selon les masses d’eau (cf. carte ci-contre) et varie d’environ 1,2 (bassin du Lotavy) à 2,6 km/km2 (bassin de l’étang du Loch). Les masses d’eau qui ont le réseau hydrographique le moins dense sont globalement celles situées totalement ou en majorité en contexte schisteux et sont caractérisées par des étiages plus importants. Les autres se situent principalement sur granites et ont des étiages moins marqués du fait du soutien des débits par des apports souterrains.
- 2. Un travail spécifique sur les têtes de bassin versant pour répondre à la demande
du SDAGE Loire Bretagne. La tête de bassin versant est une zone drainée par les petits cours d’eau proches des sources. Ce sont des zones stratégiques pour le fonctionnement et l’équilibre des bassins versants. Le SAGE Blavet fixe l’objectif de mettre en œuvre des actions de connaissance/gestion/restauration de milieux concernant des têtes de bassin situées dans 4 contextes distincts : urbain/forestier/en contexte d’enfrichement/agricole « intensif ».
Pour en savoir plus sur les têtes de bassins versants : https://bassinversant.org/wp-content/uploads/2020/07/CAMAB-tete_bassin_versant.pdf
- 3. L’amélioration de la continuité écologique des cours d’eau.
Le SAGE a défini des obstacles à aménager prioritairement. Sur le Blavet canalisé, ces aménagements sont à mettre en œuvre par la Région Bretagne, propriétaire depuis 2010 de l’ensemble du domaine public fluvial (hormis la partie sortie de la nomenclature des voies navigables).
Sur les autres cours d’eau du bassin les aménagements sont principalement mis en œuvre dans le cadre des Contrats Territoriaux Milieux Aquatiques (CTMA) qui sont portés par Lorient Agglomération, le Syndicat de la Vallée du Blavet, Loudéac Centre Bretagne Communauté.
- 4. La gestion du Blavet canalisé
Lors de la rédaction du SAGE, la Commission Locale de L’Eau (CLE) a souligné que le Blavet canalisé en Morbihan a une vocation multi-usages (navigation, prévention des inondations, Alimentation en eau potable, pêche…) et est un axe migrateur majeur pour le département du Morbihan. Pour la CLE, la gestion des niveaux d’eau dans les biefs doit prendre en compte ces différents usages et enjeux.
La gestion des niveaux d’eau au regard des usages navigation, prévention des inondations, hydroélectricité peut être préjudiciable aux espèces piscicoles sur les points suivants :
- La gestion des biefs dans un objectif de protection contre les inondations limite la reproduction des brochets en induisant de bas niveaux d’eau qui ne permettent pas l’alimentation des frayères annexes au Blavet canalisé.
- L’abaissement des niveaux d’eau peut entraîner la non-alimentation des passes à poissons.
- La vidange et la remise en eau de biefs en période de reproduction des saumons et truites de mer peuvent entraîner des destructions de frayères.
- Sur certains biefs où existent des microcentrales électriques, il est observé, à certaines périodes, une absence de déversement. Un impact est supposé sur la dévalaison des smolts.
Le SAGE comporte des dispositions pour aller vers une amélioration de cette gestion des niveaux d’eau.
- Les plans d’eau.
En 2022, une mise à jour d’un inventaire des plans d’eau datant du début des années 2000 a été réalisée. Par ailleurs, au regard des impacts négatifs de la multiplication des plans d’eau, plusieurs dispositions et règles fixent des principes qui ont pour objectif de limiter et encadrer la création de nouveaux plans d’eau.
Ressources et documentation
Fichier Action Tableau de bord de l'eau et des milieux aquatiques - SAGE Blavet -2023.pdf ViewTélécharger
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Tableau de bord de l'eau et des milieux aquatiques - SAGE Blavet -2023.pdf | ViewTélécharger |
Fichier Action Tableau de Bord de l'eau et des milieux aquatiques - SAGE Blavet - 2021.pdf ViewTélécharger
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Tableau de Bord de l'eau et des milieux aquatiques - SAGE Blavet - 2021.pdf | ViewTélécharger |