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Le SAGE EIL et les cours d’eau

L’Isole au Moulin Richet à Saint Thurien ©SMBSEIL

La thématique « milieux aquatiques » est reprise au sein du 3ème enjeu du SAGE Ellé-Isole-Laïta et concerne plus globalement la « Préservation et la gestion des milieux aquatiques et des zones humides ».

Concernant les cours d’eau, le SAGE vise à garantir leur bon état hydromorphologique, notamment celui du chevelu qui reste peu connu et donc soumis à davantage de risques de dégradation que les cours d’eau principaux.

Cet objectif est décliné en moyens à mettre en œuvre pour les atteindre, à savoir :

  • améliorer la connaissance de ces milieux ;
  • protéger et gérer ces espaces, en mobilisant et en optimisant des outils adaptés, en particulier sur des zones prioritaires.

Plus spécifiquement, les principales actions portées dans le cadre du SAGE sur les cours d’eau pour répondre aux différentes prescriptions sont les suivantes :

  • réaliser l’inventaire des cours d’eau sur l’ensemble des communes du territoire et les prendre en compte dans les documents d’urbanisme ;
  • réaliser l’inventaire des têtes de bassin versant ;
  • mettre à jour l’inventaire des plans d’eau et les caractériser pour y adapter un programme d’intervention ;
  • mettre en œuvre des programmes pluri-annuels de restauration et d’entretien des milieux aquatiques ;
  • engager une réflexion sur la labellisation « site Rivières Sauvages » des cours d’eau du bassin versant.

 

Le réseau hydrographique du bassin versant

  • La rivière Ellé prend sa source à Mellionnec à 220 m d’altitude, au niveau du château de Trégarantec et parcourt 71 km jusqu’à la confluence avec l’Isole à Quimperlé. Sa pente moyenne est de 2‰ avec une rupture à 10,7‰ au niveau du Grand-Pont au Faouët.
  • La rivière Isole prend sa source à Roudouallec à 170 m d’altitude et parcourt 48 km jusqu’à sa confluence avec l’Ellé à Quimperlé. Sa pente moyenne est de 3,5‰.
  • La rivière Laïta parcourt 17 km de Quimperlé à l’océan Atlantique ; elle est sous influence des marées. Sa pente moyenne est de seulement 0,17‰.

Dans le cadre de la prescription E3-1 du SAGE, quasiment toutes les communes du bassin versant ont réalisé un inventaire de leurs cours d’eau.

Les inventaires côté finistérien initiés par la Chambre d’Agriculture, en lien avec la DDTM29 ont été validés par la CLE en 2010. Pour les autres communes, morbihannaises et costarmoricaines, l’ex-SMEIL a élaboré un cahier des charges, en phase avec celui du Finistère et coordonné, pour partie, les inventaires entre 2010 et 2013. Ils ont permis d’alimenter les cartographies départementales des cours d’eau (en savoir plus).

A l’exception de la commune de Gourin dont l’inventaire est encore en cours, le bassin versant dispose aujourd’hui d’une identification relativement précise et actualisée des cours d’eau, qu’ils soient temporaires ou permanents. Des mises à jour ponctuelles de ces inventaires sont réalisées par les services de l’Etat et les services du SAGE.

Au total, le bassin versant compte un linéaire d’environ 1 600 km de cours d’eau, soit une densité moyenne de 1,7km/km².

Ces données de connaissances doivent être intégrées aux documents d’urbanisme lors de leur révision ou de leur élaboration (prescription E3-2 du PAGD du SAGE). A noter que dans le contexte d’élaboration des PLUi, la prise en compte des inventaires cours d’eau devrait être complète prochainement à l’échelle intercommunale sur le territoire avec les futurs PLUi de Quimperlé Communauté et de Roi Morvan Communauté.

 

Des cours d’eau à migrateurs et la continuité écologique

Juvéniles de saumon et de truite ©SMBSEIL

Juvéniles de saumon et de truite ©SMBSEIL

Toutes les espèces de migrateurs amphihalins présentes en Bretagne colonisent le territoire : saumon atlantique, anguille européenne, lamproie marine, grande alose et truite de mer. Leur degré de colonisation sur le linéaire des cours d’eau dépend des obstacles rencontrés par ces espèces, sachant qu’ils s’apprécient différemment d’une espèce à l’autre. Ainsi, un seuil faisant obstacle à la circulation d’une espèce migratrice en aval d’une portion de cours d’eau peut expliquer son absence en amont, même si un habitat favorable à l’espèce y est présent.

Sur le bassin versant, 721 km de cours d’eau sont classés en liste 1 (article L.214-17-1 du code de l’environnement) et jouent un rôle de réservoir biologique au titre du SDAGE Loire-Bretagne. 148 km de cours d’eau sont classés en liste 2 « au titre de la continuité écologique » (article L.214-17-2 du code de l’environnement), linéaire où il est nécessaire d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs. Les ouvrages recensés dans le cadre de la liste 2 sont au nombre de 77 dont 7 identifiés comme non conformes au titre de la continuité écologique, à fin décembre 2021.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le tableau de bord interactif des données poissons migrateurs à l’échelle des SAGE de l’Observatoire des Poissons Migrateurs de Bretagne :
https://www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr/les-poissons-migrateurs-a-l-echelle-des-bassins-versants/128-les-bassins-versants/1486-tableau-de-bord-interactif-des-donnees-poissons-migrateurs-a-l-echelle-des-sage

Une rubrique spécifique aux ouvrages hydrauliques et à la notion d’étagement des cours d’eau est également traitée dans l’actualisation de l’état des lieux du SAGE de mars 2018 (en savoir plus en page « Ressources » : SAGE/EIL/Documents cadres).

 

Les têtes de bassin versant

Zones drainées par les petits cours d’eau proches des sources, elles sont stratégiques pour le fonctionnement et l’équilibre des bassins versants. Les services écosystémiques rendus par les têtes de bassin versant conditionnent l’état des ressources en eau en aval ainsi que la biodiversité.

A partir d’une méthode établie par la Cellule d’Animation sur les Milieux Aquatiques et la Biodiversité (CAMAB) du Finistère, un travail de recensement des têtes de bassin versant a été réalisé en 2019, conjointement avec le SAGE Blavet et le SAGE Scorff.

814 têtes de bassin versant ont été identifiées, couvrant 75% du bassin versant.

Pour en savoir plus sur les têtes de bassins versants :
https://bassinversant.org/wp-content/uploads/2020/07/CAMAB-tete_bassin_versant.pdf

 

Les plans d’eau

Plan d’eau sur l’Aër ©SMBSEIL

Plan d’eau sur l’Aër ©SMBSEIL

Un plan d’eau est défini selon le SANDRE [1] comme une étendue d’eau stagnante de surface et de profondeur variable, d’origine naturelle ou anthropique. Sur le territoire, les plans d’eau sont artificiels et ont été créés notamment sur des zones de sources, dans le lit mineur ou en dérivation des cours d’eau pour l’agriculture (irrigation, abreuvement) et les loisirs (plan d’eau d’agrément, pêche).

Le SAGE interdit la création de plan d’eau (privatifs ou non) en dérivation ou sur les cours d’eau (y compris le chevelu) et au sein des zones humides (prescription E3-15 et article 7), sauf exception d’intérêt général.

Initiée en 2019, une mise à jour de l’inventaire et une caractérisation des plans d’eau est actuellement en cours. A fin 2022, avec les plus fortes densités de plans d’eau sur le territoire, les sous-bassins versant de l’Aër et du Dourdu ont fait l’objet de prospection terrain pour estimer et prioriser les plans d’eau étant susceptibles d’avoir le plus d’impacts sur les milieux aquatiques et sur la ressource.

Environ 1000 plans d’eau sur le bassin versant Ellé-Isole-Laïta, avec les plus fortes densités sur le Dourdu, l’Aër et l’Ellé amont

De plus amples résultats sont disponibles au sein des rapports de stage disponibles dans les Ressources.

La gestion des cours d’eau

Sur le bassin versant Ellé-Isole-Laïta, la gestion des cours d’eau est conduite via des programmes pluriannuels de travaux de restauration et d’entretien des milieux aquatiques (anciennement Contrats Territoriaux sur les Milieux Aquatiques (CTMA)) portés par les intercommunalités en charge de l’opérationnel.

On dénombre principalement deux secteurs d’intervention sur le territoire :

  • l’Ellé amont par Roi Morvan Communauté ;
  • l’Isole, l’Ellé et la Laïta finistériennes par Quimperlé Communauté.

Ces programmes visent en particulier les objectifs suivants :

  • la remise en état des petits cours d’eau (chevelu) pour restaurer leur potentiel piscicole ;
  • le maintien de la qualité du milieu sur les cours principaux et les parties basses des affluents afin de favoriser la vie aquatique ;
  • la restauration hydromorphologique des rivières pour la diversification des écoulements et des habitats du lit ;
  • la préservation des rives et des ouvrages (lutte contre les points d’érosion et risque d’inondation par la gestion et/ou la suppression raisonnée des embâcles) ;
  • l’amélioration des conditions de migration des espèces piscicoles, avec en particulier l’aménagement des petits obstacles sur le chevelu ;
  • la réduction des perturbations liées à l’abreuvage des animaux au cours d’eau et la contribution à l’amélioration de la qualité de l’eau.

Comprendre les bénéfices d’un reméandrage d’une rivière à travers un exemple : l’Ellé, entre 2015 et 2018

Voici un court clip vidéo réalisé par l’ex-SMEIL, en partenariat avec les porteurs de projet, Roi Morvan Communauté et la Fédération de Pêche du Morbihan.

Pour en savoir plus, consulter les sites internet de Roi Morvan Communauté et Quimperlé Communauté :

A noter que plusieurs indicateurs permettent de décrire l’état biologique et hydromorphologique des cours d’eau. Parmi ceux-ci, l’indice macro-invertébré (I2m2/IBGN), l’indice macrophyte (IBMR), l’indice poisson (IPR) et l’indice diatomées (IBD). L’état biologique global fait la synthèse des 4 indices par masse d’eau.

Toutes les données sont consultables sur le site de l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne :
https://bretagne-environnement.fr/indices-biologiques-qualite-cours-eau-bretons-datavisualisation

A une échelle plus locale, des données sur l’état des cours d’eau ont été collectées à l’occasion de la mise en œuvre des anciens contrats territoriaux milieux aquatiques cités précédemment. Les diagnostics ont été réalisés selon la méthode « Réseau d’Evaluation des Habitats » qui étudie les milieux aquatiques selon 6 compartiments : débit, continuité, ligne d’eau, lit majeur, berges/ripisylve, lit mineur.

A ce sujet, des informations sont disponibles sur les sites de Roi Morvan Communauté et Quimperlé Communauté et au sein du rapport d’actualisation de l’état des lieux du SAGE de mars 2018 (en savoir plus en page « Ressources » : SAGE/EIL/Documents cadres).

[1]  Service d’administration nationale des données et référentiels sur l’eau

Ressources et documentation