Blavet

Le volet relatif à la gestion de l’étiage et au partage de la ressource entre les différents usages, développé ici, fait partie de l’enjeu 4 du SAGE Blavet qui concerne plus globalement la “gestion quantitative optimale de la ressource”. L’autre volet de cet enjeu porte sur la protection contre les inondations.

Quelle quantité d’eau est prélevée sur le bassin versant du Blavet ?

Les prélèvements d’eau brute sur le bassin versant du Blavet en 2020 et 2021, Sources : RPQS et BNPE

L’Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB) réalise la synthèse des prélèvements d’eau brute soumis à redevances de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne (AELB) depuis 1999.

Ainsi, sur le bassin versant du Blavet, on comptabilise 23 millions de m3 d’eau brute prélevés en 2020.

A savoir : Les volumes prélevés dans les milieux naturels par les particuliers (forage, prise d’eau, etc.) ne sont pas pris en compte par l’Agence de l’eau, tout comme les volumes prélevés de moins de 7 000 m3/an.

Près de 80% de l’eau est prélevée en rivière (« eaux superficielles »), essentiellement dans le Blavet (comme nous le montre la carte ci-contre).

Et 94% de ces 23 millions de m3 prélevés en 2020 sont destinés à l’alimentation en eau potable des habitations, entreprises, industries, exploitations agricoles, collectivités….

Une partie est exportée en dehors du bassin versant via les interconnexions, notamment l’été pour alimenter le secteur touristique d’Auray/Quiberon.

La carte ci-contre indique la localisation des volumes prélevés par les gestionnaires public en 2021 et par les industriels en 2020.

 

 

Quelle est l’évolution des quantités d’eau prélevées ?

Évolution des prélèvements soumis à redevance de 1999 à 2020 sur le bassin versant du Blavet, Source OEB

L’alimentation en eau potable est l’usage qui a le plus augmenté entre 1999 et 2020 : + 54%. Rappelons que ce volume correspond aux prélèvements réalisés par les collectivités productrices d’eau potable (réseau d’eau public). Cette eau potable est ensuite distribuée non seulement aux particuliers mais aussi aux entreprises, industries, exploitations agricoles, collectivités…

Certaines industries ont par ailleurs leur propre approvisionnement en eau, par forage principalement. La courbe montre que ces prélèvements directs ont diminué de 30%.

Nous ne pouvons pas affirmer que les industries ont réduit leurs prélèvements totaux puisque nous ne connaissons pas l’évolution du volume provenant du réseau d’eau public.

A noter : une étude de 2016, menée par le BRGM dans le cadre du SIGES Bretagne, montre que les données AELB sous-estimaient la part agricole (élevage, irrigation) des prélèvements en eau souterraine.

 

Quel est le rôle du barrage de Guerlédan vis-à-vis de la gestion de l’étiage et du partage de la ressource en eau ?

Le barrage de Guerlédan occupe une place essentielle dans la gestion de l’eau sur le bassin versant du Blavet. Son rôle de soutien d’étiage est primordial ; il permet de respecter d’une part un débit minimum pour les milieux aquatiques, et d’autre part, les différents usages à l’aval, notamment l’approvisionnement en eau potable des populations.

Ainsi, le débit d’étiage de référence sortant de Guerlédan est de 2,5 m3/s.

Cependant, EDF, concessionnaire du barrage, peut appliquer une modulation du débit réservé en aval du barrage selon les consignes de la disposition 4.2.1. du PAGD du SAGE Blavet reprises dans le règlement d’eau de la concession. Ceci pour favoriser autant que possible le maintien d’un niveau d’eau suffisant dans la retenue de Guerlédan permettant le déroulement des activités touristiques sur la période estivale. Ainsi, le débit réservé (ou sortant) peut passer de 2,5 m3/s à 2 m3/s en vue de permettre, autant que possible, les niveaux de hauteur d’eau suivants dans la retenue :

  • au 1er mai : creux maximum de 1,5 m, correspondant à la cote touristique minimum ;
  • du 1er au 15 juillet : maintien d’un creux de 0,5 m, correspondant à la cote touristique optimale ;

L’atteinte de ces objectifs est parallèlement conditionnée par le débit aval de référence à la station amont d’Hennebont fixé à 3,4 m3/s.

A partir du 16 juillet, le débit réservé doit de nouveau être de 2,5 m3/s.

Barrage de Guerlédan ©Michel LANGLE

 

Quelles sont les actions prévues par le SAGE Blavet pour limiter les prélèvements ?

La sécheresse 2022 a obligé les préfets à prendre des arrêtés limitant ou interdisant certains usages en vue de préserver les milieux aquatiques. Des dérogations ont cependant été accordées dès lors que les restrictions prévues par les arrêtés cadres sécheresse (ACS) dans une situation d’alerte renforcée étaient mises en œuvre. Des cours d’eau ont subi des baisses très importantes de débits voire des assecs. Cette situation, conjuguée à une température importante et à une baisse de l’oxygénation, peut rendre difficile la préservation des habitats des milieux aquatiques et des espèces qui y vivent.

Dans ce contexte , il est plus que jamais indispensable d’économiser l’eau pour limiter les prélèvements.

Le SAGE Blavet comprend les dispositions visant les économies d’eau suivantes :

  • Mise en œuvre d’une politique d’économie d’eau par les maîtres d’ouvrage publics (collectivités, organismes HLM…) ;
  • Réalisation de cartes permettant de visualiser les niveaux de pression d’eau arrivant chez les usagers ;
  • Réduction des fuites sur les réseaux de distribution d’eau potable par l’entretien et le renouvellement de ces derniers ;
  • Sensibilisation et incitation de la population à économiser l’eau.

Pour plus d’informations sur l’enjeu de la quantité d’eau et ses dispositions, consulter le tableau de bord (ressources ci-dessous)

Aujourd’hui à l’aune du dérèglement climatique, il est nécessaire d’amplifier ces actions, d’impulser une prise de conscience générale afin d’anticiper au mieux les situations de sécheresse, réduire au maximum les tensions, garantir les usages indispensables et préserver les milieux aquatiques.

Ressources et documentation

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