Scorff

Echelle limnimétrique à Pont-Kerlo sur le Scorff (Arzano/Plouay)

Les éléments développés ici, font partie de l’enjeu 5 du SAGE Scorff

Quelle quantité d’eau est prélevée sur le bassin versant du Scorff ?

L’Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB) réalise la synthèse des prélèvements d’eau brute soumis à redevances de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne (AELB) depuis 1999.

Ainsi, sur le bassin versant du Scorff, on note :

  • 8 millions de m3 d’eau brute prélevés en 2020 [1] ,
  • 77 % sont prélevés dans les cours d’eau
  • 91 % des volumes prélevés sont destinés à l’alimentation en eau potable (habitations, entreprises, industries, exploitations agricoles, collectivités….)

Quelle est l’évolution des quantités d’eau prélevées ?

Évolution des prélèvements d’eau soumis à redevance de 1999 à 2020 sur le bassin versant du Scorff ©OEB

L’alimentation en eau à usage industriel est l’usage qui a le plus augmenté entre 1999 et 2020 : + 187 %. Comparativement, les prélèvements destinés à l’alimentation en eau potable n’ont augmenté que de 55 % sur la même période.

A noter : une étude de 2016, menée par le BRGM dans le cadre du SIGES Bretagne, montre que les données AELB sous-estimaient la part agricole (élevage, irrigation) des prélèvements en eau souterraine.

Le Scorff, une ressource suffisante ?

Les prélèvements dans le Scorff ne permettent pas de répondre aux besoins des différents usages sur le bassin, notamment l’alimentation en eau potable.

La principale prise d’eau de surface se situe à Kéréven à Pont-Scorff. L’eau prélevée est dirigée vers deux usines de production d’eau potable (Kéréven et Petit Paradis). En effet, lorsque les débits deviennent trop faibles, les prélèvements pour le fonctionnement de l’usine du Petit Paradis sont effectués sur le Blavet. L’usine du Petit Paradis permet d’alimenter en eau potable les communes de Lorient, Lanester et Larmor-Plage. L’alimentation en eau potable est complétée par les forages (Ploemeur, Arzano, Guilligomarc’h, Rédéné et Lignol).

Quelles sont les actions prévues par le SAGE Scorff pour limiter les prélèvements ?

La sécheresse 2022 a obligé les préfets à prendre des arrêtés limitant ou interdisant certains usages en vue de préserver les milieux aquatiques. Mais des dérogations ont été accordées et, sur certains secteurs, les niveaux des débits étaient tellement bas, conjugués à une augmentation des températures, que certains organismes vivants dans les milieux aquatiques n’ont pas résisté. Il est par conséquent plus que jamais indispensable d’économiser l’eau pour limiter les prélèvements.

Le SAGE Scorff comprend les dispositions suivantes en lien avec l’étiage, visant à économiser et encadrer les prélèvements d’eau dans le milieu :

  • Fixer les règles de prélèvement dans le Scorff pour l’alimentation en eau potable
  • Maintenir le débit réservé en aval des stations de pompage
  • Informer sur l’obligation de déclaration de forages des particuliers
  • Mettre en adéquation développement des territoires et acceptabilité des milieux
  • Améliorer la gestion des réseaux d’alimentation en eau potable
  • Engager et poursuivre les démarches d’économie d’eau dans les collectivités et secteurs économiques
  • Justifier d’une utilisation économe de l’eau dans les demandes de création de plan d’eau d’irrigation ou d’augmentation des volumes prélevés
  • Encadrer l’alimentation en eau complémentaire des plans d’eau d’irrigation par forage
zones submersibles à horizon 2030 au sud du Morbihan

Zones submersibles à horizon 2030 ©Climate central

Aujourd’hui à l’aune du changement climatique, il est nécessaire d’amplifier ces actions, d’impulser une prise de conscience générale afin d’anticiper au mieux les situations de sécheresse à venir afin de garantir les usages indispensables et préserver les milieux aquatiques.

L’autre volet de la gestion quantitative concerne le risque inondation et submersion marine. Un secteur inondable a été identifié sur le secteur du Bas-Pont-Scorff à Cléguer où un Plan de Prévention des Risques Inondation a été élaboré. Mais les risques se multiplient sur le littoral où le dérèglement climatique accentue le phénomène d’érosion du trait de côte et rend plus vulnérable le littoral au risque de submersion marin.

[1] Les volumes prélevés dans les milieux naturels par les particuliers (forage, prise d’eau, etc.) ne sont pas pris en compte par l’Agence de l’eau, tout comme les volumes prélevés de moins de 7 000 m3/an.

Ressources et documentation

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